B. Constant, le charme indiscret de la bourgeoisie.

Publié le par LANSAC

Le flamant rose.
Le flamant rose.

Le Musée des Augustins de Toulouse propose une exposition en coordination avec le musée de Montréal au Canada. Consacrée à Benjamin Constant ( 1767 1830 ), connu pour son roman Adolphe et sa liaison avec Me De Staël et surtout comme homme politique, juriste appelé aux affaires politiques sous plusieurs régimes politiques, de la Révolution française à Louis Philippe en passant par Napoléon. C'était un libéral.

Le musée propose sa contribution au " Mirages et merveilles de l'orientalisme ". Une salle entière est consacrée à des toiles de grande dimension, un peu monumentales, assez académiques sauf " Le flamant rose". On y voit les harems des princes marocains dans l'attente d'étreintes contraintes. Les couleurs évoquent bien la lumière émouvante du Maroc, lumière qu'il a captée dans " Les chérifas ". Diverses beautés posent, leur poitrine défiant la pesanteur. Les visages sont peu détaillés, l'expression plutôt absente : une peinture du voyeurisme occidental face à un Orient fantasmé, expression du colonialisme dans la sphère privée.

Ces portraits inspirés d'un voyage professionnel au Maroc ont été peints à son retour pour la plupart, les harems sont imaginés, aucun homme n'y étant admis. L'ensemble est un peu froid, pas à la façon d' Ingres dont les beautés sont inspirées de la Grèce ancienne.

Le portrait intitulé " Tête de maure " a particulièrement retenu mon attention : très beau regard, couleurs neuves, une belle réalisation. Un peu isolée à vrai dire. Que dire des portraits de ses fils, de Beethoven " au clair de lune " et quelques dames illustres de leur temps ? On est loin, même dans le côté décoratif, d'un Gustav Klimt par exemple.

Un contrepoint intéressant sous la forme de trois tableaux de petite taille de Delacroix dont l'émouvant " Vendeur de mandarines". Je propose " Les femmes d'Alger dans leur appartement " peint en 1834. Pas dans l'exposition.

Plusieurs peintures illustrent son travail de décorateur : il réalisa la voûte de l'Opéra Comique de Paris et le plafond de l'actuel restaurant de Musée d'Orsay.

Il ya le beau Musée des Augustins et la grande salle de colonnes romanes, ses tableaux du XIXe siècle dont certains méritent le détour. Statuaire impressionnante aussi dans des salles attenantes au Musée.


En définitive comme le dit joliment un journal satirique dans sa chronique " Cinéma " : on peut ne pas voir.

Benjamin Constant : Merveilles et mirages de l'orientalisme. Musée des Augustins de Toulouse. Jusqu'au 4 janvier 2015.

Les chérifas.

Les chérifas.

Odalisque dans un harem.

Odalisque dans un harem.

Prison .

Prison .

Le jour des funérailles.

Le jour des funérailles.

Femmes d'Alger dans leur appartement. E. Delacroix 1834.

Femmes d'Alger dans leur appartement. E. Delacroix 1834.

Publié dans Benjamin Constant.

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