Baremboïm en état de grâce, délivre Florestan.

Publié le par LANSAC

Baremboïm en état de grâce, délivre Florestan.

Le combat d'une femme pour libérer son mari contre vents et marées. Le combat de Beethoven pour délivrer un message de fraternité : l'amour peut tout. Cette émotion intense, Daniel Barenboïm l'a distillée tout au long de son Fidélio en ouverture de la saison à la Scala de Milan. Ouverture en forme d'adieu : il quitte en fin d'année ses fonctions de directeur musical, remplacé par Alexandre Pereira.

Deborah Warner, élève de Peter Brook, avait donné un cadre idéal pour cette représentation. Par ses éclairages caravagesques, elle a magnifié les clair-obscurs de cette histoire d'amour-le clair- et de tyrannie -l'obscur. Beaucoup de belles idées de mise en scène comme cette partie de volley dans la cour des prisonniers. Importance des lumières sous toutes leur formes, des gyrophares à la torche de Pizarro. Une grande réussite.

Klaus Florian Voigt chantant couché dans sa prison a été très grand, héros fatigué par deux ans de captivité. Il a réussi son pari de chanter dans des conditions précaires avec un jeu très juste et très émouvant. Nous sommes loin des rôles de Helden Tenor.

Anja Kampe a mis toute son énergie pour magnifier cette Leonor/ Fidelio en marche pour libérer son Florestan des geôles de Pizaro quoiqu'il en coûte. Par son jeu impressionnant d'énergie et de bravoure, elle a rayonné de l'amour du rôle avec une belle énergie et une voix sans défaut. Elle a porté ce rôle avec enthousiasme, rôle écrasant s'il en est .

Le Choeur des prisonniers interprété par les Choeurs de la Scala a été de grande qualité et a réchauffé de sa vocalité sans faille ce drame de l'absolutisme. Idéalement éclairé par Jean Kalman, il a assuré son rôle clé de la fin de premier acte.

Mojca Erdmanns soprano allemande a tenu sa place de sa voix chaude et puissante

Falk Struckmann (Don Pizzaro), Peter Mattei (Don Fernando), Kwangchul Youn (Rocco) ont été excellents dans leurs rôles respectifs, distribution exemplaire, sans la moindre faille.

Daniel Baremboïm en maître de cérémonie, a animé avec sa fougue légendaire et son intelligence de la partition l'orchestre de la Scala. La musique de Fidélio qui avait coûté tant d'efforts et d'espérance à Beethoven, était replacée dans son glorieux itinéraire : précurseur des grands à venir, Mozart, Verdi et Wagner. La belle ouverture de Leonor II choisie est celle de la création de l'opéra au Theater an der Wien en 1805 .

Le public a gratifié la troupe d'une standing ovation, et n'a pas ménagé son enthousiasme tout au long du spectacle.

Beethoven for ever.

Spectacle vu sur ARTE en direct de La Scala de Milan à 20h 30 le 7 décembre 2014.

Le choeur des prisonniers.

Le choeur des prisonniers.

Baremboïm en état de grâce, délivre Florestan.
Klaus Florian Vogt . Florestan.

Klaus Florian Vogt . Florestan.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article