Les eaux turquoises du Chalkidiki. Grèce.

Une crique à Sithonia.

C'était une idée d'Anja. Depuis qu'elle avait fait un voyage dans le Chalkidiki, la presqu'île de la Macédoine grecque. La voiture roulait au milieu des oliviers à perte de vue. Je n'avais pas encore vu de champs d'oliviers aussi denses. A peine un mètre les séparaient les uns des autres, leur feuillage se touchait, s'étendant jusqu'aux collines, au loin, vers le nord et l'ouest. Parfois nous croisions un paysan qui à l'aide d'une gaule, s'assurait de la maturité des olives. En ce mois de septembre, la saison de la récolte approchait. Au fil de la route de Thessalonique vers le sud, les vignobles étalaient leurs grappes mûres au soleil généreux. Le jour commençait à baisser, nous avions dépassé Nea Moudania, l'embranchement vers la presque - île de Sithonia, l'un des trois doigts sur la carte avec Kassandra à l'ouest, Athos à l'est. Juste le doigt du milieu. La route devenait plus sinueuse en s'approchant de la mer : les eaux turquoises des plages de sable fin nous invitaient à la baignade.

- Anja dit : je crois que le bain à l'arrivée de Toroni sera le bienvenu. Je commence à avoir très chaud. En sortant de l'avion à Thessalonique ces 35° étaient étouffants. El la récupération de la voiture de location en plein soleil...

Les criques se succédaient au milieu des pins d'Alep et des cyprès dont la couleur vert tendre réjouissait nos regards. Ils faisaient une haie de verdure, la route se déroulait doucement sous un tunnel de feuilles.

Nous avons dépassé Porto Carras, le port privé qui comporte des hôtels de luxe avec vue grandiose sur la mer en contrebas. Renseignements pris, les chambres à des prix moyens étaiement disponibles cet été. Nous n'étions plus loin. La route était irrégulière, montait et descendait en des virages larges mais marqués. Au loin les moyenne montagnes de la presqu'île montraient leurs roches rougeâtres.

La Badis Haus fut vite en vue, notre lieu de résidence à Toroni, conseillée par Lato Reisen ( vol depuis Vienne et location automobile depuis l'aéroport de Thessalonique ), notre agence viennoise. Un peu en retrait, bâtiment construit récemment en parfait état. Appartement à deux larges balcons au deuxième étage, parfaitement agencé, très confortable. L'accueil des frères Badis est très chaleureux et en allemand, ils sont parfaitement germanophones. Le jardin ombré de palmiers phénix et de bougainvillées est un havre charmant pour se restaurer et boire le verre de l'amitié à l'arrivée.

Plage de Toroni.

 Le bain dans le jour déclinant fût délicieux : l'eau  était tiéde et le couchant devant les côtes de Kassandra un vrai bonheur.

---Je crois que je suis allé de l'autre côté de la presqu'île, dit Anja. A Sarti je pense. La plage située à quelques kilométres de la jolie conque de Kalimisti.

Nous pourrons le vérifier bientôt. Le bain fut reposant aprés les deux heures de route depuis Thessalonique. Certes en flânant un peu, il y a de telles criques de rêve sur le trajet.

Une promenade sur le front de mer aprés un délicieux repas d'une taverne donnant sur la  plage : hortas ( feuilles et fleurs de navets : un délice ), courgettes sautées et bonne friture de petits poissons, il n'en fallût pas plus pour régaler Anja qui apprécia le petit vin local : un  pinot blanc. On trouve de bons vins en Halkidiki. Le propriétaire de Porto Carras fait même un excellent Cabernet Sauvignon : certes il n'égale pas nos délicieux vins de Médoc.

Couchant à Toroni.

Les deux jours furent éclairés de baignades dans l'eau turquoise et pure de Toroni. Soleil franc, quelques nuages importuns s'éclipsaient vite.

Nous décidâmes d'explorer Sithonia et ses petits villages. Ses criques et plages aménagées sur un espace naurel, pas de trace de béton, une Gréce encore protégée, pourvu que cela dure. 
Porto Koufo est le premier village que l'on rencontre : c'est le plus grand port naturel de la région. Profond, abrité, il s'ouvre par un passage plutôt resseré et abrite une flotte de pêche et  de nombreux yachts de plaisance. 

Porto Koufo.

Une taverne intitulée  " panoramique " mérite son nom. A quelques kilométres de Porto Koufo elle offre sur le bord de sa route un coup d'oeil unique en contrebas et surtout au lointain sur la presqu'île d'Athos, qu'il est difficile de percevoir entiérement, un agrégat de nuages blancs viennent se coller le plus souvent contre les parois de son sommet. La vue est grandiose ; le patron cuisine des poissons qu'il grille sur un barbecue, alimenté par le vent qui soufflait ce jour -là en haut de la montagne.
Une visite au Mont Athos n'était pas prévue cette fois : il faut s'y prendre - en faisant une demande écrite avec des papiers officiels - au moins 6 mois à l'avance. Les monastères de Météora étant trop éloignés de Toroni, nous avons dû y renoncer. Ce sera l'objet d'un prochain voyage...

Mont Athos vu depuis les hauteurs de Kalimitsi.

Notre route nous méne à Sarti aprés avoir pris un bain dans la  jolie baie de Kalimitsi. Une école de plongée trés active s'y est installée et l'activité ne faiblit pas, les fonds marins des environs sont trés interessants, la faune marine y est trés abondante.

Sarti est un village plus important ;  à côté de ses constructions traditionnelles, elle aligne des bars de plage comme on en rencontre partout. La musique assez forte se diffuse, ce qui n'a pour Anja et moi que peu de charme et d'interêt.

Nous avons trouvé sur le front de mer un bar original : constitué de tables de couleurs, il offre l'opportunité de présenter une bibliothéque qui est à la disposition du public : ce n'est pas sans interêt et c'est trés mignon. La plus belle vue sur le Mont Athos est habituellement celle depuis Sarti . Ce jour là avec un peu de chance...

- Je me souviens n'avoir jamais réussi à l'apercevoir sans son chapeau de nuages le Mont Athos. En un mois de séjour..

Elle se souvenait c'était bien Sarti qu'elle connaissait. Mais il avait bien changé entre temps... Souhaitons que Sithonia ne suive pas le sort de Kassandra et qu'il conserve son cachet actuel auxquels les grecs sont trés attachés. Le train de privatisations récentes fait craindre le pire ce pendant....

Bar bibliothèque à Sarti.Plage et vue sur le Mont Athos.

Le tour de Sithonia s'achéve avec Vourvourou, trés recherchée pour ses eaux turquoises et ses nombreuses plages, son grand port de tourisme. Une des plages, trés encaissée, présente un petit bassin creusé dans le fond  rocheux, cela ressemble à un immense jacuzzi naturel. L'agrément est un peu diminué par l'affluence trés grande due au succés de ce coin branché.

Plage de Vourvourou.

La presqu'île de Sithonia aligne ses plages de sable fin aux si belles eaux turquoises comme on en voit rarement sur une telle étendue. Cette région vaut le détour et le séjour. Son charme est différent de celui des plages du Péloponnése souvent faites de cailloux , sauf Finikunda, Koroni  et Méthoni : quelques rares autres ? ---  C'est une région trés accueillante et la gastronomie y est en bonne position. On y fait de trés heureuses découvertes. Un jeune couple tient une taverne qui fonctionne depuis trois générations. Je vous le dit  à l'oreille : c'est à Tristinika, sur la route menant à une de ces criques de sable, avant de prendre l'embranchement de Toroni, en venant de Thessaloniki. Retenez son nom : Krifos Paradisos . J'y ai mangé une moussaka que la femme du jeune propriétaire venait de préparer : un péché. Véniel tout de même car c'est la meilleure moussaka que j'ai jamais mangée. Que dire des gâteaux maison, du vin local, un Sauvignon blanc... 

Thessaloniki°° était prévu pour le lendemain.
Mais cela, on vous l'a déjà raconté...

 Septembre 2015.

°°Voir : Du côté de Modiano. Thessalonique.

Halkidiki. Sithonia.