Toulouse, rose pastel.
Par ces beaux jours de décembre 2015, on peut agréablement flâner dans le centre de Toulouse. On est frappé par la beauté des hôtels particuliers ayant appartenu à de riches marchands de pastel, ce bleu que l'on pourrait qualifier " d'or jaune ". La plante à l'origine de cette couleur est jaune pâle et par traitement fini par libérer la teinte bleu qui a fait sa renommée. Le commerce fut florissant au XVI ème et au début du XVII ème siècle et fut exporté dans l'Europe entière. Les riches négociants firent construire de splendides demeures comme l'Hotel d'Assezat une perle du style Renaissance avec des particularités languedociennes. Il abrite dans son aile nord le passionnant musée connu sous le nom de Fondation Bemberg qu'il faut absolument visiter. A deux pas de la Garonne enjambée par le Pont Neuf, en venant de la place Esquirol aux tilleuls odorants au printemps. Ils embaument la place, du tôt matin à la soirée, lorsque les automobiles se font plus rares...
Hotel d'Assezat.
Rue du Languedoc, se dresse une autre perle renaissante, l'hôtel nommé par les toulousains du Vieux Raisin ; on doute que cela ait à voir avec les vendanges ? une taverne occupait la place precedemment, elle portait le nom de " taverne du vieux raisin " ; une enseigne représentait une grappe du fruit de Bacchus
Propriété d'avocats, elle se situe à quelques métres du Palais de Justice de Toulouse, place du Parlement. Il fût édifié en 1518 par le professeur de droit et capitoul Bérenger Maynier .
Tour de l'Hôtel du Vieux Raisin.1518. Rue de Languedoc
En s'enfonçant vers le quartier des Carmes, on est séduit par le magnifique Hôtel de Bagis dit Hôtel de Pierre, construit par le grand architecte Nicolas Bachelier. La façade donnant sur la rue de la Dalbade est somptueuse. Cet édifice du XVII ème siècle est un pur joyau de la haute Renaissance. Il subira des transformations ultérieurement . C'est un édifice impressionnant dans le soleil d'hiver qui en " dore " la façade.
Hotel de Pierre.
Pour teminer, pélerinage vers le quartier de la Cathédrale Saint - Sernin. Non loin de la basilique, la charmante Bibliothèque Municipale Art déco oeuvre de l'architecte Jean Montariol, située rue de Périgord. Elle date de 1935. Elle rappelle aux étudiants, dont je fus, les veillées studieuses à la BM. L'ambiance recueillie des soirées est remarquable.
Toulouse a vu s'édifier de superbes hôtels particuliers essentiellement à la période renaissante. Ses riches propriétaires, négociants en pastel ou juristes ont légué à la ville un de ses aspects les plus originaux : son architecture. La pierre des premières construtions laissa peu à peu la place à l'utilisation de la brique rose qui illumine la ville et lui donna le joli nom de Ville rose.
Statue devant la Bibliothèque Municipale de Toulouse.