Prague ou l'insoutenable légèreté de l'être.

Publié le par LANSAC

Hall municipal  sur la  Na Prikopé .
Hall municipal sur la Na Prikopé .

Les bouleaux de la Moravie.

Les champs s'éclairaient de couleurs jaune, du colza à perte de vue. Tantôt des bouquets d'arbres alignaient leurs pins maritimes et surtout, le bouleau prenait peu à peu le dessus, leurs troncs blancs, les feuilles délicates, si lumineux dans la lumière du jour.

- Je ne me souvenais pas de ce paysage dit Anja. Pourtant en dix ans le paysage n'a certainement pas changé.

Partant de Vienne, nous avions choisi la route de Prague qui passe par Znojmo, la route nationale qui plonge dans la forêt morave. Parfois des élevages de chevaux s'ébrouaient dans les prés, ailleurs des moutons à tête noire broutaient des prés vert tendre. Au loin, le colza, mer jaune ondulant sous le vent. Sous un ciel gris, le vent frais soufflait en rafale ; en ce début de mai, le soleil annoncé allait peu à peu s'imposer.

La route devenait étroite, partout des travaux nous immobilisaient par des feux rouges égrenant un curieux compte à rebours. Nous avons repéré une auberge moderne qui nous délassa un moment de son poulet préparé avec des légumes.

- Nous sommes à 150 kms de Prague et l'autoroute n'est pas encore accessible dit Anja.

Nous filions parmi les pins et les bouleaux, enivrés par la beauté des arbres. L'autoroute enfin. Des travaux fréquents, des camions en grand nombre se dirigeant vers la Pologne, l'Allemagne du Nord et Prague.

Nous mettons le GPS en marche en arrivant sur les hauteurs qui dominent Prague. Le chemin pour rejoindre notre hôtel situé à Mala Strana est un peu complexe. Il faut franchir la Vltava ( la Moldau des Autrichiens ) qui abrite Prague dans une belle boucle.

Karluv Most / Pont Charles.Le mémorial de Jean Hus sur Staré Mesto.
Karluv Most / Pont Charles.Le mémorial de Jean Hus sur Staré Mesto.

Karluv Most / Pont Charles.Le mémorial de Jean Hus sur Staré Mesto.

Prague : Mala Strana.

L'hôtel nous indiqua une place de parking sur une place à deux pas de la rue Josefka. Sur la place Malteska entouré de maisons baroques Anja remarqua un buste de Beethoven qui logea dans un bel immeuble sur la place. L'hôtel,  un ancien palais trés bien aménagé plut beaucoup à Anja : la qualité des services, l'accueil chaleureux du gardien : parfait .

Nous logions à 100m du Karlu MOST, le Pont Charles. D'innombrables photographes mitraillaient dans tous les sens, soucieux de se photographier devant les différentes sculptures qui ornent le pont. La mémoire me revenait :1995 et ce premier voyage sans visa, l'effervescence, la gaîté d'une ville qui renaissait aprés sa révolution de velours : la liberté, enfin. Les manifestations monstres de la Place Wenceslas, la voix grave et chaleureuse de Vaclav Havel, harangant les manifestants sur la place Palach, l'immolé pour la liberté de son pays...

L'atmosphére a bien changé : les flots de touristes  amnésiques sillonnent les quartiers de la ville, les rues sont envahies, les marchands de nourriture tiennent le haut du pavé...

Bon, on va quitter les grands axes de la vielle ville et chercher une taverne paisible. Cette taverne d'étudiants et ses nombreuses salles fera l'affaire. 

Anja se détendit et me parla de son grand-pére qui avait quitté la Moravie avant la guerre,avec un métier d'ébeniste le travail abonde à Vienne. Sa femme et lui avaient eu neuf enfants.

- Pendant les vacances, dans leur petite maison du 17 ème arrondissement, c'était une ruche chaleureuse, dit Anja. Ma grand-mère était  bonne cuisinière,  chaleureuse et accueillante....

Nous avons parlé de Kundera, de son  amour pour la musique de Janacek et ses découvertes sur le chant en langue tchéque. Son livre sur le soulévement de Prague... 

Anja rêveuse et tendre ; la ville respirait doucement. La grâce de ces jours en rappelaient d'autres. Kundera le disait joliment : une insoutenable légereté de l'être.  

A suivre...

Fresque sur le plafond de l'église Saint Nicolas de Mala Strana.

Fresque sur le plafond de l'église Saint Nicolas de Mala Strana.

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