Leonskaja sublime Schubert.

Publié le par LANSAC

 Leonskaja sublime Schubert.

Elle est descendue de sa jolie maison Jugendstil du quartier du Belvédère à Vienne. Le Konzerthaus de Vienne l'attendait. Elisabeth Leonskaja, la viennoise. Ce concert marquait la fin de l'intégrale des sonates de Schubert commencée en octobre 2015.

°°°La sonate en fam D 625 de 1818 est pleine des élans de jeunesse d'un Schubert de 21ans. Les ardeurs de la jeunesse sont encore mal maitrisées, les changements de rythmique foisonnent, qui marqueront les dernières sonates. E. Leonskaia souligne la parenté thématique avec la sonate de la maturité, la Sib D 960. Une sonate encore " verte " que le génie de la pianiste va transcender. Les quatre mouvements durent 25 minutes, fraîcheur et vitalité, douceur et vigueur alternent.

°°°°Leonskaja va donner toute la mesure de son talent dans la Wanderer Fantaisie D 760. Cette oeuvre virtuose enchanta Liszt qui la transcrira pour piano et orchestre. On en fait quelquefois le précurseur du Poème Symphonique. Composée de quatre mouvements, sa structure n'est toutefois pas celle d'une sonate.
Leonskaja déploie toute sa science dans cette alternance de moments très intenses fortissimo et des épanchements lyriques de l'Adagio. La puissance et la subtilité de son toucher font merveille. Forte impression que le public viennois applaudit vivement.

Après un entracte nécessaire pour se remettre des émotions de la première partie du programme, la deuxième partie, la sonate en Sib D960, vient confirmer le génie pianistique d' Elisabeth Leonskaja.

°°°Cette oeuvre est une manière de testament de Schubert qui mourra deux mois après sa composition. C'est un feu d'artifice de thèmes mélodiques riches et multiples s'engendrant avec une grande subtilité. Les modulations enharmoniques abondent dans la musique de Schubert. Ici elles concourent à une sérénité que quelques orages rythmiques viennent troubler pour en faire ressortir toute la profondeur.
La beauté du son de la pianiste confine au vertige, notamment dans l'Andante en arpèges où sa main gauche en col de cygne vient faire éclore dans l'aigu des notes d'une profonde tendresse. Son toucher associe des mains tout au fond du clavier à un vibrato des notes tenues. Un miracle.

Ce miracle fut prolongé en bis par l' impromptu en Sol b M . La salle debout, a acclamé une Elisabeth Leonskaja radieuse. Nous étions au paradis.

Konzerthaus WIEN Elisabeth Leonskaja. Schubert le 14/6/16.

 Leonskaja sublime Schubert.
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