Les lotus naufragés du Belvédère.

Publié le par LANSAC

Les lotus sur le bassin du Belvedere.
Les lotus sur le bassin du Belvedere.

Le bassin du haut Belvédère de Vienne présente d'étranges taches colorées qui flottent à sa surface. Multicolores et serrées les unes contre les autres, elles évoquent des fleurs de lotus, dites aussi nénuphars. L'auteur de cette installation : Ai Weiwei, artiste chinois dont l'oeuvre décapante a fait le tour du monde.

Des gilets de sauvetage.

Mille gilets de sauvetage ont été collectés par l'artiste autour de l'île grecque de Lesbos, au large de la Turquie. Ceux des rescapés de cet exode contemporain d'hommes, de femmes et d'enfants fuyant la guerre et la misère.

Ce témoignage de solidarité aux survivants saute aux yeux du promeneur du château viennois du Belvédère. Les 200 lotus / gilets reflètent la lumière du soleil en taches multicolores. Ils semblent des lotus posés tranquillement sur l'eau et composent la lettre F, souvent emblématique chez Ai Weiwei. Que signifie cette lettre : Freedom sans doute, cette liberté si chèrement convoitée par ces milliers de personnes embarquées sur des bateaux de fortune, au bon vouloir de passeurs. Ils posent la question : quel sort réservons nous à ces migrants ?

Ils flottent, bel ensemble, tels les nymphéas de Monet. Ils témoignent.

Au sud du bassin, sept tête d'animaux en bronze sont disposées en demi - cercle . Cinq manquent. Ils figurent animaux du zodiaque chinois

Les lotus naufragés du Belvédère.

 

Le travail d'Ai WEIWEI est réparti en deux lieux distants de quelques centaines de mètres. Depuis le bassin du Belvédère on rejoint à pied le Musée du XXI ème siécle.

 

Translocation / Transformation.

 

Déplacement, transformation, est le théme de l'exposition consacrée à l'artiste, située au rez de chaussée du Musée du XXIème siécle.

La charpente du Hall d'entrée d'un Palais de Thé de la famille Wang datant de la dynastie Ming a été déplacée de Chine et reconstruite dans le Musée. Déplacement dans le temps et l'espace de cette charpente à nu dont l'ossature est étrangement belle à voir.

Derrière le hall,  une  installation  montre les débris d'anciennes théieres chinoises qui composent un tapis irrégulier composé de miliers de morceaux de céramique.

Hall du Palais de thé Wang. Dynastie Ming.Tapis de théières.
Hall du Palais de thé Wang. Dynastie Ming.Tapis de théières.
Hall du Palais de thé Wang. Dynastie Ming.Tapis de théières.

Hall du Palais de thé Wang. Dynastie Ming.Tapis de théières.

 

Sur le sol, dans la partie droite, une couche de brins de thé recueille deux maisons entiérement construites à l'aide de thé comme seul matériau. L'odeur agréable du thé se répand autour de ces maisons pleines trés belles. Déplacement, transformation de matériau et de matière dont la production est située loin de l'installation.

Plusieurs poutres non assemblées sont regroupées à droite du Hall : cetains présentent des sculptures anciennes d'une grande beauté.

Maisons en thé . Bois sculpté .
Maisons en thé . Bois sculpté .

Maisons en thé . Bois sculpté .

 

 

Cette premiére intervention  à Vienne de l'artiste chinois est trés cohérente et d'une grande densité humaine. Le théme du déplacement est d'actualité et situe son travail dans les préoccupations contemporaines les plus urgentes. Il faut absolument la voir avant le 20 novembre au Belvédére et au Musée du XXIème siécle de Vienne.

AI WEIWEI.

AI WEIWEI.

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