Pastorale à Nußdorf. Vienne.

Publié le par LANSAC

LV Beethoven.
LV Beethoven.

Le tram glissait dans ce matin de juin. Dans la douceur feutrée de sa course, on se fut vite senti emporté par un équipage de chiens de traineau, quelque part dans le nord, en Scanie ou au nord de Trondheim...

Le bourg de Nusdorf devenu partie du XIXème arrondissement de Vienne, montrait ses belles maisons anciennes, autrefois résidences d'été ... le tram D s'arrêta dans un crissement, terminus.

Je traversai le bourg calme, ses maisons aux façades colorées semblaient sommeiller dans la chaleur montante de ce matin clair.

Elle me paraissait toujours bien modeste dans ce quartier aux maisons fières ; elle semblait à l'écart malgré son alignement ... la maison occupée par Beethoven en cet été 18.. semblait résonner des sombres accords plaqués par le Maître sur cet Erard qui avait été emmené dans le quartier à la surprise des voisins. Bien arrimé sur la plateforme d'une charrette, il avait amusé les enfants qui jouaient dans la rue... Il composa la Deuxième symphonie dans cette maison calme. Il la dirigera au Theater an der Wien l'année suivante.

Je pris le petit sentier qui se dirigeait vers un bois bien ombragé. Un panneau indiquait " Beethovengang ", le chemin que B. prenait pour ses longues promenades dans la campagne viennoise. Un léger vent faisait frissonner les arbustes du chemin ; le sureau offrait ses gros bouquets blanchâtres et son odeur entêtante ; je me posai sur un banc de bois. Douce journée parfumée ; les oiseaux lançaient leurs trilles dans le vent qui les dispersait ...

Le chemin arrivait à un croisement ; je décidai d'emprunter la partie gauche. Je me retrouvai entouré de vignes dont de petites grappes étaient visibles. Au loin les vignes ponctuaient la campagne.

Nußdorf. Dans les vignes.

Nußdorf. Dans les vignes.

 

 

Le sentier descendait doucement au milieu des vignes. Au loin on pouvait apercevoir le Danube et la plaine de Vienne...

 La chaleur montait, le sentier présentait une partie pentue. Je décidai de faire une halte dans une auberge signalée par un panneau sur le bord du chemin...

Beaucoup de marcheurs venaient se rafraîchir et reprendre des forces. Je commandai une boisson légère, un " Gespritzen ", mélange de vin léger, un vetliner - vin blanc typique - cultivé sur les collines voisines, et d'eau. Le point de vue sur la plaine de Vienne est trés dégagé : on pouvait distinguer l'AKH ( Hôpital général ), plus loin, les clochers décorés de  la Cathédrale Saint Etienne. 

Mon téléphone vibra. C'était Anja. Elle me confirma qu'elle aurait fini ses cours vers 17h. Nous devions nous rejoindre dans un Heuriger.

Heuriger. Nusdorf.

Heuriger. Nusdorf.

 

 

Je repris le sentier en direction de Grinzinger Strasse.  Un faible vent d'est aidait à supporter la chaleur de l'aprés-midi. Je croisai des familles, bâtons en main, quelques enfants plus jeunes commencaient à fatiguer. " Grüß Gott ! " le salut autrichien,  chaleureux, la complicité des randonneurs. Je pris un chemin à droite qui obliquait vers le hameau que l'on distingait en contrebas.

Je descendis la Grinzinger Strasse qui menait vers le coeur de la petite agglomération d'Heiligenstadt. J'aperçus les deux clochers de la paroisse : Pfarrplatz. Je me trouvai bientôt devant une bâtisse blanche récemment rénovée, un panneau indiquait : Beethoven Haus. C'est là que Beethoven vint en 18.. se reposer, inquiet d'une surdité qui rendait sa vie de plus en plus difficile. Un médecin lui avait conseillé ce quartier calme et aéré du Nord de Vienne pour se reposer et travailler sereinement. Il traversait une période de dépression et rédigea un texte qu'il pensait testamentaire, que l'on trouva aprés sa mort, connu sous le nom de Testament d'Heiligenstadt.
Ce repos lui fût salutaire. Si sa surdité ne s'amèliora pas, elle le poussa à écrire des pièces élaborées et d'une puissante construction. Sa Neuvième symphonie y fût pratiquement composée pendant les deux mois de son séjour.  On peut visiter sa maison devenue Musée. Trés bien structurée, on ressent l'univers bucolique où séjourna le compositeur. Une vitrine abrite le testament autographe de Beethoven.

Je le connaissais bien ; je n'étais pas dans la disposition de visiter le Musée, je préférai m'installer dans l'auberge réputée qui s'est installée dans la cour de la maison. Une vaste cour, déjà bruissante de monde, bien à l'ombre sous ses tilleuls odorants, décorée de magnifiques lauriers roses.
Je commandai un verre du Vetliner des vignes de Mr Mayer. Je po
uvais attendre Anja. Elle arriva une demi-heure plus tard. Le buffet nous régala : les asperges sont de saison, elles sont délicieuses, arrosées d'un  excellent Riesling maison.

Une jolie soirée en perspective.

Heuriger Mayer am Pfarrplatz. Heiligenstadt. 1190 Wien.Beethoven Haus.
Heuriger Mayer am Pfarrplatz. Heiligenstadt. 1190 Wien.Beethoven Haus.
Heuriger Mayer am Pfarrplatz. Heiligenstadt. 1190 Wien.Beethoven Haus.
Heuriger Mayer am Pfarrplatz. Heiligenstadt. 1190 Wien.Beethoven Haus.
Heuriger Mayer am Pfarrplatz. Heiligenstadt. 1190 Wien.Beethoven Haus.

Heuriger Mayer am Pfarrplatz. Heiligenstadt. 1190 Wien.Beethoven Haus.

Publié dans Pastorale à Nußdorf

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