Le Prado à Montauban .

Publié le par LANSAC Jean- Pierre.

Marie d'Autriche. Velazquez.
Marie d'Autriche. Velazquez.

Montauban est une charmante cité située à une cinquantaine de kilomètres de Toulouse, dans une boucle du Tarn. Jean Dominique Ingres y naquit et la ville transforma en son honneur le beau bâtiment du Palais des Evéques en un très joli Musée . Il accueille outre les oeuvres de l'enfant du pays, celles de son compatriote montalbanais Bourdelle, le sculpteur auteur du fameux Heracles.

Un échange avec le Musée madrilène du Prado est l'occasion de voir une exposition de portraits de peintres espagnols célèbres comme Velasquez, Le Greco ou Goya et de quelques peintres moins connus, de seconds couteaux en quelque sorte. La plupart des toiles d'Ingres sont exposées au Prado, quelques unes sont visibles à Montauban jusqu'en avril.

Entrée de l'exposition d'oeuvres du Prado au Musée Ingres de Montauban. Statue de Bourdelle.
Entrée de l'exposition d'oeuvres du Prado au Musée Ingres de Montauban. Statue de Bourdelle.

Entrée de l'exposition d'oeuvres du Prado au Musée Ingres de Montauban. Statue de Bourdelle.

 

Du Prado à Montauban.

 

Dans la grande salle du premier étage on peut voir, bien disposés sur les murs, une trés belle toile de Velazquez, Marie d'Autriche , une toile magistrale du Gréco, un jeune chevalier et un grands format de Francisco Goya. Ces toiles n'avait jamais vu le ciel de France, c'est une heureuse première pour ces pièces de trés haute qualité.

 --- L'art du portrait est représenté à son sommet du siècle d'or espagnol. La finesse du trait de Velasquez peint une Reine de Hongrie dont les traits du visage disgracieux des Habsbourg ( lippe et retrognatisme ) sont contrebalancés par le regard empathique du peintre pour cette généreuse princesse, soeur de Philippe IV d'Espagne. Le portrait a été peint à Naples, tonalité sombre des habits, une grande austérité du visage laissent deviner détermination et bonté. Le peintre a réalisé ce tableau entre  1626 et 1628 lors d'un voyage en Italie.

---- Le Jeune chevalier du Greco date de 1605. Le visage triangulaire qui émerge d'une fraise d'un blanc de neige, laisse percer une rélle détermination et une pointe de mélancolie , dans une atmosphére mystique propre au Gréco, natif de Créte. Trés forte impression devant cette toile majeure de la collection madriléne.

--- Le général Antonio Ricardos a été peint par Goya en 1794. On notera une grande noblesse dans ce portrait d'un homme en grand habit d'apparat dont le visage exprime le fort caractére. Il fit preuve de générosité et fût inquiété pour ses idées progressistes- comme Goya lui-même. Il trouvera la mort en 1794 dans la guerre franco-espagnole. Trés belles couleurs  brillantes. La facture est impeccable. Restauration  " Made in Prado ",  avec le soin amoureux des restaurateurs espagnols. Les trois tableaux bénéficient d'un somptueux encadrement.

 

Le Greco. Velazquez. Francisco Goya.
Le Greco. Velazquez. Francisco Goya.
Le Greco. Velazquez. Francisco Goya.

Le Greco. Velazquez. Francisco Goya.

 

Chez Ingres.

 

L'hôte des lieux est représenté par peu de toiles,  celles-ci en exil temporaire au Prado. Le maître du néo-classicisme éléve de David est présent par son cabinet présenté dans une sorte de chasse. Sur un fauteuil trône son fameux violon, devenu mythique : il a donné son nom à l'activité de loisir, la musique, du célébre peintre. Adolescent; il fût deuxième violon à l'orchestre du Capitole de Toulouse.

A noter une belle étude de Géricault pour le radeau de la Méduse.

Les trés nombreux dessins de l'admirateur de Raphaël sont rangés dans de trés beaux tiroirs en bois, disposés au milieu d'une salle. A consulter sans faute...

Un étage est consacré aux tableaux qu'il acheta en Italie, des copies essentiellement comme il était d'usage  à l'époque. Les plafonds en caisson sont superbes. Quelques maîtres hollandais comme Jordaens ;  un trés beau tableau " d'aprés Greuze " ,  " la fille au capucin ". Les conditions visuelles de la visite de cette collection par un samedi trés brillant de février étaient mauvaises : trop de lumière pénétrait par des fenêtres peu occultées.

 

 

Le violon d'Ingres. Atelier du peintre. Géricault : étude pour le radeau de la Méduse.
Le violon d'Ingres. Atelier du peintre. Géricault : étude pour le radeau de la Méduse.
Le violon d'Ingres. Atelier du peintre. Géricault : étude pour le radeau de la Méduse.
Le violon d'Ingres. Atelier du peintre. Géricault : étude pour le radeau de la Méduse.

Le violon d'Ingres. Atelier du peintre. Géricault : étude pour le radeau de la Méduse.

 

Une visite  instructive.

 

Sur deux niveaux en sous-sol : quelques tableaux modernes de Zao Wo KI ou Olivier Debré. De trés belles collections de faiences et porcelaines.

Ne pas oublier de descendre, des piéces archéologiques au dernier sous sol.
Une salle du rez de chaussée présente de belles sculptures de Bourdelle ( Rodin, BEETHOVEN )  et une belle sculpture de tête  de Camille Claudel.

 

Le marché sur le haut d'une jolie ville en brique rose vaudrait seul le déplacement. Alors, Montauban n'est pas si loin, la vielle ville médiévale et ses rues étroites est charmante.  Cette exposition mérite le déplacement.

Piano Erard restauré dans le salon d'entrée.

Piano Erard restauré dans le salon d'entrée.

Publié dans Le Prado à Montauban.

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